Pour le contrôle technique, qui est bien en retard à cause du confinement lié au covid 19, nous devons retirer la cellule. Pas de soucis, le processus est bien rôdé et nous avons justement maintenant un emplacement prévu pour ça dans le jardin. Les 4 boulons sont vites retirés (un sous l’évier, un près du lit, les 2 autres dans les soutes à l’extérieur), puis le câble électrique débranché et hop, nous pouvons monter la cellule sur ses pattes. Les pieds sont intégrés dans la structure de la cellule, faciles à sortir, et un gros cric à manivelle nous a été fourni en même temps que l’ensemble. Il faut donc monter d’un côté, bloquer le niveau, monter de l’autre, etc avec des cales pour monter plus haut et pouvoir sortir le plateau du pickup de sous la cellule. Donc pas de soucis, ça monte puis hop ça sort…
Hop ça sort… oui, mais crac, tiens, petit bruit… ah oui… le câble de la caméra de recul… ça aurait été bien de le débrancher aussi… ce sera à recâbler au moment du remontage… rien de grave.
L’idée ensuite était de rebaisser la cellule au maximum pour éviter qu’elle ne bascule avec le vent. C’est peut-être inutile, ou pas, on ne sait pas, mais en tout cas on le fait. C’est donc reparti avec le gros cric à manivelle… on monte un peu, on descend la goupille, et redescend, on change de côté… Petit à petit elle approche du sol jusqu’à un crac plus violent dans le cric et surtout une descente un peu accélérée… ça se bloque, la goupille tient et l’ensemble reste sur ses pattes… mais nous avons eu peur ! Après examen, le cric est mort, une soudure a lâché (quoi, ça ne tenait qu’avec ce petit point pour lever 800 kg ???).
Comme tout est de travers et qu’il faut continuer, les cerveaux fument pour trouver une solution ! La moins mauvaise à défaut de mieux sera d’empiler des planches et d’y poser un cric de voiture. Le changement de côté est plus long, mais ça marche !
La cellule se retrouve donc stable et bien en bas, nickel ! Reste à enlever le plateau (6 écrous, 1 prise électrique, pas de caméra de recul…), le soulever avec la grue d’atelier, puis mettre à la place la benne. Cette étape (remplacement du plateau par la benne) n’est pas obligatoire pour le contrôle technique mais nous avons besoin du pickup pour d’autres projets (travaux maison), et ça permet au passage un bon lavage du chassis qui n’a pas été lavé en grand depuis l’Islande.
Ah oui, il reste les pare-chocs à remettre en place à l’arrière… une formalité…
Il ne reste plus qu’à prendre RDV pour le CT, en espérant que tout se passe bien (on vous a parlé du voyant abs qui s’allume ???).
Bilan le lendemain : des courbatures partout !!! et Preik (notre Golden retriever), qui ne connaît pas ce drôle d’engin sous cette forme, le gratifie d’une salve d’aboiements à chaque passage…
Nous avions stocké depuis 2019 notre fidèle « Junior », notre L200 avec cellule, à proximité de Lorient. Nous vivons à Chantepie (à côté de Rennes) alors autant dire que quand le covid19, accompagné de son lot de confinement et autres règles de distanciation sociale nous sont tombés dessus, nous aurions été largement au-delà du kilomètre autorisé pour aller le chercher et de toute façon il était largement préférable de rester « au chaud » pour limiter la propagation du virus, pas question de vadrouiller où que ce soit…
Nous sommes donc restés sagement chez nous le temps qu’il fallait, guettant les possibles ouvertures à venir, le fameux déconfinement… Quelle n’a pas été notre surprise quand nous avons entendu parler des 100 km… Alors là comme tout le monde on a tourné ça dans tous les sens, par la route, à vol d’oiseau, en crabe ou en mode furtif, l’Ille et Vilaine et le Morbihan sont-ils le même département ? … non, non, non, rien à faire, il y avait trop de kilomètres…
Par contre, quelqu’un habitant à mi-chemin, dans le 56, peut aller à Lorient et à Rennes… Quelle chance, il y a ça dans la famille ! C’est donc avec l’aimable participation de ce convoyeur que nous remercions au passage (merci Jean-Pierre !!!) que Junior a fait la route pour nous retrouver.
Un peu de nettoyage, les pleins et hop, ce (long) week-end nous serons « on the road again » !
Et pendant ce temps le petit Golden Retriever qui nous a rejoint en décembre, Preik, a continué à grandir… il a maintenant 7 mois, pèse 26 kilos et va prendre pas mal de place que ce soit dans la cabine où les places arrières ont été retirées au profit d’une planche recouverte de moquette, et aussi dans la cellule pour la nuit… une nouvelle aventure pour lui comme pour nous…
Réveil ce matin par un superbe beau temps, nous nous préparons tranquillement et partons du camping à 9H30 pour rejoindre le site qui nous intrigue depuis la veille : Hverarönd. Il s'agit d'un site géothermique très actif où on peut se promener entouré de fumerolles et de marmites bouillonnantes, on a vraiment l'impression d'être sur mars vu la couleur du sol ! Nous nous promenons tout en prenant conscience de la puissance des éléments qui se situent sous nos pieds, c'est très impressionnant ! Il n'y a pas de geyser qui crache comme dans le sud à Geysir, mais le site est beaucoup plus sauvage et moins fréquenté. Nous prenons quelques vues aériennes pour mieux prendre conscience de l'ampleur du site.
Nous poursuivons ensuite notre route vers la centrale électrique Kröflustöd qui produit de l'énergie grâce à la géothermie. La route est trop gelée pour poursuivre au delà vers le cratère de Krafla Viti, nous montons à pied pour rejoindre un lac qui semble superbe, bleu. La vue est magnifique mais le lac malheureusement gelé.
Nous reprenons la route 1 et guettons ensuite sur notre gauche la 864 qui mène vers la cascade de Dettifoss. La route est normalement bloquée mais nous voulons vérifier au passage. Environ 10 km avant cette route nous apercevons, sur une autre petite route perpendiculaire, une petite voiture plantée dans la neige. Junior ne peut pas laisser passer une occasion de se rendre utile, nous allons donc voir ce qui se passe. Le couple d'allemands a tenté un passage avec une voiture 2 roues motrices dans une épaisseur de neige assez improbable. Nous pensons d'abord les tracter avec la corde, mais leur voiture ne présente aucun point d'accroche à l'arrière. Plan B : les plaques de désensablement, qui fonctionnent pour la neige également. Une petite séance de pelletage pour bien dégager les 2 roues motrices et placer les plaques sous les pneus et après quelques essais, c'est parti ! Les voilà sortis d'affaire ! Nous voyons 2 énormes 4x4 à grosses roues comme seuls les islandais savent les faire passer par le même chemin, sans aucun problème bien entendu !
La route de Dettifoss, un peu plus loin, est bel et bien bloquée, nous poursuivons donc sur la 1 qui se recouvre de neige sous l'effet du vent puis d'une bonne couche de glace, ce qui nous oblige à nettement ralentir l'allure et à passer en 4 roues motrices pour stabiliser un peu mieux nos trajectoires et arrêter de glisser sous l'effet du mélange entre glace, neige et bouillasse de neige fondue... Bref, nous rejoignons prudemment la route 85 qui remonte vers le Nord-Est, devient sur de larges portions une piste et nous amène à Porshofn, sur la péninsule de Langanes. Nous y faisons le plein et nous mettons en quête du camping, ouvert ou pas. Nous le trouvons mais c'est en travaux, difficile d'accès et le vent, prévu très fort dans le sud, se renforce également sur ce versant. Nous décidons de repartir vers Bakkafjordur, 50 km plus tôt mais sur un fjord moins exposé. Le camping est là aussi fermé mais nous trouvons rapidement comment rejoindre un espace relativement protégé du vent et, par chance, doté d'une borne électrique activée. Bien que nous soyons autonomes sans électricité en utilisant notre chauffage au gaz, nous continuons à privilégier l'électricité pour ne pas finir notre 2ème bouteille de gaz avant la fin du séjour.
La nuit arrive, petit coup d'oeil à l'appli « Northern Eye Aurora Forecast » qui nous donne le pourcentage de chances de voir des aurores à l'emplacement où nous sommes, pour le moment 12%, pas terrible. Les prévisions sont meilleures vers 1 ou 2 heures du matin, idem pour la couverture nuageuse d'après le site « en.vedur.is », on verra plus tard si on a de la chance !
Ce matin réveil un peu difficile, on rêve d’une bonne douche. On a repéré une source chaude a moins d’1km. On saute le petit déjeuner et hop on file par 0 degrés chercher la source. Arrivé sur place celle-ci est fermée. 😕 on comprend vite pourquoi la commune est en train de construire une nouvelle piscine avec vue sur le fjord et la chaleur de la source est récupérée pour la piscine. Celle-ci n’est pas ouverte, trop tôt. Nous filons à l’ancienne, pas ouverte non plus. Un peu ronchons on se dirige vers le port et ses magnifiques bateaux en bois dont certains emmènent à la découverte des baleines.
Nous montons ensuite vers le grill 66 dans l’espoir d’y prendre un breakfast. Nous voyons une belle assiette bacon œufs sur le menu. Le sourire revient mais l’employé nous informe que la cuisine n’ouvre pas avant 11h. Ce sera un café et un petit encas au jambon que nous engloutirons. Il y a des jours comme ça, faut pas lutter. On fait un plein de carburant et partons pour une geocache qui nous amène au geyser de Badstofuhver, pas de grands jets en l’air mais ça bouillonne dur et crache régulièrement.
Nous quittons l’endroit avec toujours en tête l’idée de se laver. Nous passons devant la piscine du village, fermée elle aussi. Décidément pas de bol. Bon on verra ça ce soir, avec un peu de chance on trouvera un camping d’ouvert. On décide de partir voir le lac Myvatn et d’en faire le tour. Une grosse partie de celui-ci est encore gelée.
Nous faisons un premier arrêt aux pseudo-cratères de Skutustadagigar. Cela ressemble à un cratère de volcan mais n’a pas de cheminée volcanique. Ils se sont formés par contact entre une coulée de lave et l’eau du lac, ce qui crée une explosion de vapeur. Le drone part survoler tout ça malgré un certain vent, ce qui ne pose pas de problème au décollage et durant le vol, mais rend l’atterrissage un peu hasardeux, ce qui nous donne l’occasion de voir comment changer une hélice (le pack combo de DJI contient des hélices de rechange et les tutos internet expliquent très bien qu’il y a 2 sortes d’hélice, ne pas se tromper…).
Nous continuons le tour du lac et découvrons des blocs de lave sur le bord, qui méritent un arrêt. C’est superbe et idéalement bien placé au bord du lac, on comprend pourquoi les elfes habitent ici. Nous en profitons pour partir à la recherche d’une géocache que nous trouvons perdue au milieu des rochers et de la neige, sur un surplomb qui nous donne l’occasion de profiter de la vue.
L’arrêt suivant se fait au champs de lave de Dimmu Borgir. Il s’agit d’une espèce de forêt de roches volcaniques au milieu desquelles se trouve une randonnée de 2,5 km qui fait découvrir des formes étranges, des roches trouées et un lieu nommé « l’église », caverne percée dans la roche, d’un calme total quand nous y étions (seuls, nous avons croisé 2 groupes qui partaient). La neige rend la marche plus fatigante malgré les crampons et nous espérons profiter du bar ou restaurant aperçu près du parking, mais tout est fermé.
Nous repartons pour l’étape suivante de notre circuit : Hverjfall. Il s’agit d’un volcan apparu il y a 2500 ans, dont le cône de 250 mètres de haut et 1200 mètres de diamètre se voit dans toute la région du lac. Nous empruntons le chemin qui y mène et arrivons à un premier ensemble de voitures stoppées malgré le fait que le chemin continue. Nous décidons, la neige ne semblant pas trop épaisse, de passer avec Junior pour aller nous garer un peu plus loin. Nous arrivons à un second lieu de parking, mais le chemin semble toujours se poursuivre. Même décision, on continue ! Mais cette fois-ci nous ne faisons que quelques dizaines de mètres et la neige devient très épaisse, provoquant notre premier « plantage ». Rien de grave, nous ne pouvons juste plus avancer ni reculer… C’est l’occasion de sortir la pelle pour dégager les roues les unes après les autres afin d’essayer de ressortir en marche arrière. Plusieurs essais infructueux, il faut pelleter un peu plus… Nous sommes à 2 doigts de sortir les plaques de désensablement/déneigement, un dernier essai, ça sort !
Nous nous garons donc avec le second groupe de voitures, avec une expérience de plus à notre actif. Nous en profitons pour manger car l’ascension du volcan nous promet une bonne suée. Nous manquons un peu d’eau mais la neige est abondante, nous la faisons donc fondre puis la filtrons pour profiter de notre premier « café des neiges ». Petite marche pour rejoindre le bas du cratère qui nous donne l’occasion de discuter avec des Bretons de Mayenne (?) qui ont repéré Junior (il se voit un peu…). Ils ont déjà parcouru l’Europe en camping car pendant 6 mois et ont 1000 projets, comme nous. Nous les retrouverons plus tard sans doute, en attendant c’est parti pour une belle grimpette, sur la neige et la glace donc avec nos crampons, toujours aussi utiles quand on voit les positions ridicules voire dangereuses de certains promeneurs qui n’en sont pas munis… La vue depuis le bord du cratère est superbe, à la fois sur le cratère tout entier qui est là devant nos yeux, mais aussi sur toute la région, le lac gelé, les monts alentours. Là aussi nous envoyons le drone prendre quelques vues aériennes, tout se passe bien jusqu’à un moment où, en survolant le centre du cratère, nous perdons le signal. Plus moyen de diriger mais heureusement le DJI Mavic Air a une fonction « return to home » qu’il active de façon autonome dans ces cas là. Il prend donc le chemin de son point de départ et nous le retrouvons, rassurés après cet épisode sans doute provoqué par le magnétisme du cratère. Nous restons un moment à admirer puis reprenons la promenade vers le bas pour retrouver Junior et reprendre la route.
Le GPS nous indique 2 sources chaudes, nous espérons trouver à nouveau un petit coin de nature où faire trempette comme dans le sud il y a une semaine. En fait le premier site, Grjotagja, est une grotte où une scène de « Game of Thrones » a été tournée. Petite déception, pas moyen de descendre à cause de la neige (sans John…) qui rend le site dangereux et qui ne permet pas de voir où on va car il y a beaucoup de vapeur. A voir plutôt l’été sans doute. Le second site est bien une source chaude mais tout est aménagé et payant : Myvatn Nature Baths. C’est superbe mais nous cherchions quelque chose de plus sauvage, nous passons notre chemin mais restons à discuter à nouveau avec les Bretons de Mayenne que nous y croisons.
Il est temps de rejoindre le camping et
nous poser pour profiter de la soirée et nous reposer en prévision
des autres visites à venir dans cette superbe région. Le camping
n’est pas exceptionnel, un peu cher, mais c’est ouvert et il y a des
douches !
Aujourd’hui, opération « rescue »,
Junior est devenu le Saint Bernard islandais !
Départ de bonne heure et c’est parti pour une folle journée. Un premier arrêt pour une géocache. Nous nous emmanchons sur une petite route qui mène à un ancien petit port. De grosses plaques de neige et de glace bien épaisse nous font douter du retour. Après quelques recherches, pas moyen de trouver la cache. Va falloir refaire le chemin à l’envers, c’est pas gagné. Première frayeur, la roue arrière de junior glisse dans une grosse ornière, ça passe et ça ne casse pas. Devant nous s’annonce une montée qu’on n’est pas sûre de franchir. Ce serait ballot il n’y a pas d’autre route. Mode première courte et là miracle, le tracteur se met en route et ça monte en douceur. Une bonne nouvelle, on ne restera pas planté là. Un grand merci à Jean-Pierre Fontenay et ses tutos sur la conduite 4×4…
Nous reprenons la route et traversons de nombreux tunnels et petites stations de ski. Il y a encore beaucoup de neige. Nous décidons d’aller voir à quoi ressemble une station islandaise. Celle que nous voyons est de petite taille, le bas des pistes se situe à 200m d’altitude.
En repartant nous croisons un islandais en difficulté, il a planté son gros 4×4 sur le bas côté et pas moyen de ressortir. Nous lui proposons notre aide. Sangle kinetic sortie, Junior se met en position. Il dérape dans tous les sens car la route est gelée. Ça ne veut pas sortir. Nous essayons une autre position de manœuvre, le gars accélère et les deux roues avant de son Nissan Navarra creusent et font de grosses ornières. La corde se met en tension et junior nous fait un beau balayage sur le côté, l’embrayage commence à fumer. On arrête tout, trop périlleux. Après quelques gouttes de sueurs nous reprenons la route un peu sous le choc de cette nouvelle expérience et notre islandais part demander de l’aide à un tracteur et cela toujours avec le sourire et de bonne humeur.
Cette aventure nous a donné faim. Nous nous arrêtons dans un super petit resto bar, « Bakkabraedurkaffi ». Soupe de poisson à volonté et de la volonté on en a. Belle petite pause dans cet endroit atypique.
Départ pour une seconde géocache. Nous nous arrêtons sur le petit port de Hjalteyri . Quelques minutes de recherche sur le ponton qui mène à l’embarcadère (sorties baleines) et nous trouvons la cache avec un nain voyageur à l’intérieur qui vient des USA. La boite est endommagée et nous la remplaçons par une boite de café soluble que nous entourons de scotch fluo. Nous la cachons à nouveau et allons faire une petit tour plus loin.
On avance un peu plus sur ce site, le long de la vieille usine désaffectée et nous apercevons un panneau qui semble indiquer quelque chose dans les fonds sous-marins. Un fois que nous avons trouvé la partie en anglais (on ne maîtrise toujours pas l’islandais…), nous comprenons qu’au fond du fjord (c’est la mer) se trouvent plusieurs cheminées formées depuis 11 000 ans par des sources chaudes à 79°C. La plus grande part du fond (à 70 mètres de profondeur) et remonte jusqu’à -16 mètres soit près de 55 mètres de cheminée ! On aperçoit en face du panneau un centre de plongée ou l ‘instructeur PADI est en train de mettre sa combi étanche. Nous amorçons la discussion et celui-ci nous propose de monter voir le petit musée du centre. Il nous explique les différents sites sur place et la formation des cheminées géothermiques de Strytan, unique au monde, qui se trouve tout près de nous. Les minéraux remontent dans la cheminée et au contact de l’eau continuent à faire croître la structure. Il nous montre de nombreuses photos de la vie très riche qui profite de cet oasis sous-marin. Il est ensuite temps pour lui de partir, son matériel de photo est prêt, il rejoint on zodiac et nous laisse devant le centre de plongée où se trouve un jacuzzi géothermique, eau à 40°C, où les plongeurs peuvent venir se détendre ou se réchauffer.
Après cette chouette incursion nous repartons direction la grosse ville du Nord, Akureyri, où nous faisons un tour rapide.
De retour sur le parking des anglais semblent en difficulté avec leur
fourgon. Plus de batterie visiblement. Nous sortons les câbles et hop il
pourront continuer leur périple aujourd’hui. Décidément c’est une
journée rescue !
Nous prenons maintenant la route direction les cascades de Godafoss et Geitafoss. Une pure merveille dans son écrin de neige. Le temps est magnifique et les reflets du soleil nous permettent de faire de belles photos. Le drone fait un petit tour du côté droit de la cascade et du coté gauche, la totale. Nous restons 1h30 sur le site, c’est magnifique. Juste une petite parenthèse et notre coup de gueule du jour. A Godafoss nous avons eu les tripes retournées quand nous avons vu des inconscients s’approcher du bord pour un selfie ou pour « la photo ». Franchement risquer sa vie pour un cliché c’est complètement stupide. Le principal c’est ce que l’on voit avec ses yeux et avec son cœur.
La journée est bien avancée et il
faut trouver un lieu pour la nuit. Nous arrivons à Husavik où le
camping est fermé pour l’hiver. Nous essayons les bornes électriques
et yes, ça fonctionne ! Demain une autre aventure commence,
nous partirons à la découverte du « cercle de diamants ».
La cellule que nous avons acheté avec le L200 est une Clémenson, modèle Explo 44 finition confort. Elle s'installe sur un fond plat donc elle est d'une largeur plus importante mais il faut retirer la benne du pick-up et la remplacer par un plateau vissé au chassis par 6 gros points de fixation, la cellule en ayant elle-même 4 sur le plateau.
Un gros avantage : elle est large donc il y a de la place à l'intérieur, mais cela se paye par un poids important. En terme d'aménagement il y a un coin repas , un espace couchage avec assez de place pour mettre un grand lit, un coin toilettes/douche/lavabo, un coin cuisine et des rangements dispersés partout où c'est possible. Il y a 6 points de lumière (1 fenêtre dans la salle de bain, 1 côté repas, 1 côté cuisine, 2 dans la chambre et un lanterneau). Toutes ces ouvertures disposent d'une moustiquaire, d'un rideau occultant et nous avons aussi un doublage qui peut s'installer pour garder la chaleur. Il y a une porte à l'arrière et aucun moyen pour le moment de passer directement vers le poste de conduite, mais ça fait partie des réflexions.
Côté technique, il y a 3 parties : l'électricité, l'eau et le gaz.
Pour l'électricité, le stockage se fait dans une batterie séparée de celle du véhicule, qui se recharge de 3 façons : quand on roule avec l'alternateur une fois la batterie du véhicule assez chargée, avec la panneau solaire qui se trouve sur le toit et enfin quand on est connecté au 220 V grâce à la prise située à l'extérieur. Nous avions à l'origine un frigo mais la consommation nous a semblé trop importante et nous avions pris l'habitude à moto de gérer les produits frais à la journée. Pour la petite bière fraîche, suivant les pays il suffit de la mettre dehors ou d'aller au pub... Un panneau de commande nous permet de voir la charge restante et de mettre en tension ou pas les lampes, la pompe à eau, … Le chauffage (TRUMA 4), même s'il fonctionne au gaz, a besoin d'un peu d'électricité pour le panneau de commande et le ventilateur qui assure la circulation de l'air. Pas d'électricité, pas de chauffage... Mais aux dernières nouvelles nous produisons plus de courant que nous n'en consommons donc pas de soucis, on verra par temps froid si ça tient.
Pour l'eau il y a 3 réservoirs : un pour l'eau propre, 80 litres, qui se remplit par l'extérieur et qui sert pour le TRUMA (eau chaude), le lavabo, la douche, les WC et l'évier. Les 2 autres réservoirs font 30 litres chacun et permettent de recueillir d'un côté l'eau de l'évier, de l'autre côté tout le reste (hors WC qui ont leur cassette dédiée). Le niveau d'eau propre et le fait qu'un réservoir d'eau grise soit plein sont indiqués au niveau du panneau de commande électrique.
Pour le gaz il y a 2 bouteilles de propane « Elfi » jaunes. Cela permet d'alimenter les 2 plaques de la cuisine et sert pour le TRUMA : eau chaude et chauffage. Ce sera peut-être changé un jour pour des modèles au Diesel, qui vont chercher directement dans le réservoir, ce qui permet de ne plus avoir à gérer les bouteilles de gaz.
Côté préparation, il y a eu plusieurs petits chantiers.
Le premier a été de choisir notre literie. Le matelas qui s'y trouvait nous a semblé lourd pour un confort relatif. Après plusieurs essais divers et variés avec le matériel dont nous disposions pour la moto, nous avons opté pour un autre choix toujours écarté à moto à cause du contact direct avec le sol : le matelas gonflable. C'est pour l'instant le meilleur choix poids / confort / isolation. On verra si ça tient dans le temps.
Un autre chantier a été le nettoyage des cuves. Remplissage de tous les réservoirs avec de l'eau + produit spécifique, un peu de ballade avec secousses pour tout bien mélanger, vidange, remplissage à nouveau pour rincer, secousses, vidange... on fera pas ça tous les jours !
Nous nous sommes également attaqués au poids en retirant le frigo (qui nous semblait superflu), la porte de douche (remplacée par un rideau) et divers petits aménagements dont nous n'avions pas l'usage. Les joints ont été, comme pour le pick-up, passés à la graisse silicone. Nous avons doublé notre système de chauffage d'un chauffage électrique céramique (il faut du 220V). Enfin un jerrican a été installé à l'arrière pour stocker un peu de carburant en réserve. Une barre a aussi été ajoutée pour mieux verrouiller la cellule depuis l'intérieur (en cas d'attaque d'ours blanc...).
Nous avons également voulu mettre notre petite touche personnelle donc nous avons enlevé les autocollants qui se trouvaient de chaque côté et nous avons commandé 4 marquages : 2 « PHAREWEIZH jr » (Junior), une boussole et une carte du monde. Nous avons posé tout ça ainsi petite phrase offerte par des amis qui se reconnaîtront.
La cellule se dépose grâce à 4 pieds et d'un cric spécifique qui permet de remonter les côtés l'un après l'autre. Nous l'avons faut plusieurs fois pour emmener Junior chez MTT Auto. Il nous faut maintenant entre 20 et 30 minutes pour tout déposer et le même temps pour la remettre.
Nous avons commencé à apprivoiser tout ça lors des quelques sorties / entraînements durant les mois de novembre, décembre et janvier et hop, en avant pour l'aventure en Islande !
Le Mitsubishi L200 qui nous sert de porteur pour la cellule est de 2006 et avait déjà parcouru 200000 km. Il s'agit d'un modèle Dakar qui a été la jonction entre le modèle K74 et les modèles plus récents. Nous ne connaissions pas grand chose aux pick-ups mais nos premières sorties nous permettent de faire quelques choix concernant les travaux à faire suite à l'achat.
Comme nous sommes novices en terme de mécanique et que le lieu de stockage (un box sans eau ni électricité) n'est pas propice à des travaux importants, nous nous mettons en quête d'un mécanicien. Tout d'abord en proximité de notre lieu de stockage, mais ce sera un échec (« je ne connais pas ce genre de véhicule », « je n'ai jamais fait ça », « il faut attendre que ça casse, on ne remplace pas avant »), bref, on ne trouve pas un endroit de confiance. Nous cherchons sur internet s'il y a aux alentours un mécanicien un peu plus spécialisé dans ce domaine, et nous trouvons notre bonheur chez MTT Auto, ou David et son équipe nous écoutent et savent nous guider dans nos projets. Quand on vous accueille après un coup d'oeil sur le parking par un « c'est un L200 que vous avez là ? 2006 ? et la cellule, une clémenson, un peu lourd non ? », on sait qu'on est au bon endroit...
Ayant déjà eu la même démarche sur notre moto, nous prévoyons de commencer par les amortisseurs car la direction du L200 tremble et la cellule nous semble bien basse. Nous pensons sortir des zones bitumées assez rapidement et nous ne souhaitons pas attendre que « ça casse... ». Nous avons repéré après lecture de blogs et autres sites un modèle Australien, qui en plus nous rappelle notre trip encore tout frais. MTT Auto nous conseille de changer l'ensemble du système, ce qui nous semble aussi le plus logique pour que tout puisse travailler correctement. Nous faisons donc installer les lames, les amortisseurs avant et arrière et les barres de torsion, le tout de chez OME (Old Man Emeu, sympa non?). Nous verrons un peu plus tard la différence, sans équivoque... Mais avant de les installer et pour tout dimensionner et régler correctement, David nous envoie sur une balance agricole peser le véhicule. Tout entier, puis sur les 2 roues droites, les 2 gauches, l'avant puis l'arrière. On a ainsi une bonne idée de la répartition des masses et donc du réglage à effectuer.
La préparation se poursuit avec le remplacement des pneus pour un modèle plus adapté semble-t-il à nos objectifs : le Goodrich AT KO2. Tiens, il y en a 5 sur la facture... hum oui bien sûr il faut aussi la roue de secours. En lien avec les pneumatiques nous faisons l'achat d'un kit de réparation et d'un compresseur T-Max, nous y reviendrons en détaillant le matériel sur un autre article. Pour l'Islande nous ajoutons aussi dans le matériel 2 paires de chaînes, histoire de ne pas être bloqués par un peu de neige.
Le matériel augmente petit à petit et nous décidons de faire de la place pour mieux ranger tout ça. Nous enlevons donc la banquette arrière et la remplaçons par une caisse fixée sur les mêmes points de fixation. La caisse est en plastique, c'est de la réutilisation de ce que nous avions déjà, mais nous avons repéré pour plus tard une caisse alu aux bonnes dimensions. Nous complétons le paquetage avec une pelle, des plaques de désensablement / déneigement, une sangle Kinetic et ses 2 manilles pour être tractés et quelques outils, gants, … Une petite perte de liquide de refroidissement nous amène à changer la pompe et une petite fuite d'huile est réparée par la même occasion. L'échappement est bien oxydé, là aussi un coup de neuf s'impose... Dernier changement, sans doute pas obligatoire en hiver mais au cas où et puis nous on trouve que ça lui donne une bonne tête : le snorkel. Le but est de remonter l'arrivée d'air pour éviter de noyer le moteur pendant une traversée de rivière.
Les infos collectées dans différents blogs nous montrent quelques problèmes qui peuvent se poser à nous. Il faut éviter de mettre le frein à main (ça gèle) donc rester en prise et on choisit de prévoir 2 cales par sécurité. Toujours en lien avec le gel, les essuie glace peuvent coller donc nous prévoyons une bâche qui ira sur le pare-brise. Pour finir c'est au tour des joints de porte d'être passés à la graisse silicone pour éviter de coller. Nous y sommes presque, c'est parti pour quelques essais sur la route et dans les chemins trouvés du côté de la Pointe du Raz. En novice que nous sommes nous nous étonnons du comportement du voyant indiquant le passage en 4 roues motrices, un peu aléatoire. Un passage chez MTT Auto nous confirme nos doutes : il faut changer l'électrovanne et un contacteur. Le passage de 2 à 4 se passe maintenant bien, idem pour le passage en 4 courtes ou le verrouillage d'essieu arrière. Tout semble correct, notre Junior est prêt à découvrir le monde !
La route entre Rennes et Hirtshals est
faite. Nous savions qu’elle serait longue et ça se confirme, mais on
ne va quand même pas se plaindre de partir en voyage ! Nous
avons fait le choix de prendre des routes sans péage sur la France,
ce qui rallonge un peu mais fait une belle économie, d’autant que
nous restons de toute façon à 110 maxi.
Le premier arrêt (départ le soir
après le travail…) a été fait après 230 kilomètres mercredi
soir, sur un emplacement trouvé à l’aide de Park4Night, appli très
pratique qui vous donne de façon collaborative des emplacements
gratuits, payants, avec ou sans service, tout est décrit. Cet
emplacement, gratuit, se trouve à côté du château de Saint
Germain de Livet. Belle vue et calme total, parfait pour préparer le
lendemain.
La seconde journée sera beaucoup plus
longue, 820 kilomètres mais de nombreux bouchons à Rouen, aux
Pays-Bas, en Allemagne. Vers Lille (Wattrelos), une de nos filles
joue la passagère clandestine de façon temporaire, elle se
reconnaîtra… Les repas (petit dej Mc DO, salade dans la cellule le
midi et kebab à l’Allemande le soir) et les cafés qui vont avec
permettent de conserver la concentration pour cette journée démarrée
à 6H30 et qui se termine un peu après 22H… sur un emplacement
très sympa à Riesenbeck, au bord du canal Dortmund-Ems.
La troisième journée nous amène
après 851 kilomètres jusqu’à Hirtshals, via l’ouest du Danemark
que nous explorons au passage. Nous y trouvons de beaux paysages
quoiqu’un peu plats, des volées de cygnes, oies, canards en train de
migrer, des plages et côtes que le beau temps du jour met en valeur.
L’itinéraire créé rapidement sur le Garmin nous amène sur une
toute petite digue d’où nous prenons quelques images à l’aide du
drone, puis une seconde digue encore plus petite que nous passons sur
un chemin de cailloux, premier passage en mode 4×4. Nous arrivons à
Hirtshals vers 19H après ces 1900 kilomètres de trajet qui nous
font déjà ressentir le voyage. Toujours à l’aide de notre appli
nous allons vers un premier camping en bord de mer mais il est fermé.
Nous aurons plus de chance au second qui nous accueille et nous
trouve sans problème à cette époque une place avec électricité.
La température est de -2°C, le ton est donné ! Nous utilisons
un petit chauffage électrique pour vider moins vite nos bouteilles
de gaz. Durant le trajet nous n’avions pas rempli le réservoir d’eau
propre pour ne pas être trop lourds, donc pas de douche. Le camping
est très bien équipé comme nous l’avons toujours vu dans les pays
Scandinaves. Il y a une cuisine à disposition, les sanitaires sont
propres, avec sol chauffé, tout est nickel.
Junior, notre pick-up, se comporte
bien avec quand même un voyant (« abs », orange) qui
s ‘allume parfois mais ça ne dure pas. A surveiller… La
pression des pneus est stable, le liquide de refroidissement aussi,
tout comme l’huile. Comme il s’agit de notre premier grand trajet
avec lui, on vérifie régulièrement.