La croisière s’amuse…

Appareil photo prêt pour immortaliser l’entrée de phareweizh dans le ferry. On attend patiemment notre tour…. On y est presque quand soudain un wouaf nous parvient de l’arrière. Preik exprime son mécontentement, il est presque 1 heure du matin. Je passe derrière avec lui et là go go go monsieur carotte (le gars qui enlève les plots devant chaque file d’attente afin que les voitures s’engagent sur le ferry) nous libère enfin. Pour la photo ça ne sera pas pour cette fois.

On suit la voiture gyro jusqu’au pont 5, là où sont parqués les véhicules ayant un plus gros gabarit (caravanes, campings car, bus etc..) ce sont ceux qui entrent en dernier et les motos en premier.

On descend du fourgon et Preik commence à nous faire la danse du ferry qui consiste à aboyer en sautant sur place, ce qui décroche des petits sourires du personnel navigant.

Hop un coup d’ascenseur jusqu’au pont 7 et nous voilà dans notre « pet cabine ». Dépose des sacs a dos et petit tour sur le pont réservé aux chiens. Là trône un grand bac à litière où un semblant d’arbre sert aux levés de pattes.

Loulou a compris du premier coup et s’attelle à cet exercice périlleux.

Extinction des yeux il est presque 2 h. Réouverture des yeux, nouveaux bruits, grognements de l’ours (je parle de Preik bien sûr), redodo… wouaf wouaf les moteurs vrombissent à plein régime, on est partis. 3 h du mat Morphée m’attend, Stef n’a pas attendu pour tomber dans ses bras.

5 h ouverture des paupières on n’a pas fermé les rideaux il fait jour et le soleil est en train de se lever.

J’ ai la dalle. Le p’tit déj est servi à 9h30 ça va être long et même pas un p’tit truc à grailler ça craint, va falloir être forte. Je dévore mon bouquin. Ma petite troupe émerge enfin. On patiente jusqu’à 9h10 et là on craque et nous filons à grands pas au resto…c’est déjà ouvert !!! C’était 9h30 ils sont en avance, sans doute pressés par la foule affamée. 

Nous avons pris la formule brunch (on peut entrer 2 fois dans le resto de 9h30 à 13h. Du coup ça nous fait le p’tit déj et le repas du midi. Comme dans nos souvenirs le buffet est gargantuesque. On repart repus en se fixant 12h pour y retourner.

11h on est cool, allongés sur des chaises longues au soleil a siroter un latte.

Ding Dong annonce au haut parleur il ne reste qu’une heure avant la fermeture du brunch…..c’est quoi ce bazar ce matin ouverture avant et maintenant fermeture plus tôt…on se précipite et passons devant une horloge et là il est déjà midi….on a zappé le décalage horaire + 1 h tout s’explique.

La journée se passe : lecture, bières, « balade » sur les 2 ponts réservés aux chiens et les discussions avec un couple, elle française d’origine Finlandaise et son mari qui est russe. Preik s’amuse avec Gakko leur berger créole.

19 h repas du soir, on a du bol la table qui nous a été attribué pour la traversée de trouve juste face à la mer. 

Coucher de bonne heure demain matin arrivée prévue à 9 h à Helsinki.

Riantec – Travemunde

Le début de note périple se décompose en 4 étapes pour un total de 1607 km. Nous avons décidé de prendre notre temps pour rejoindre le port de Travemunde…

La première étape nous amène à Erquy pour une soirée familiale. Merci à nos hôtes pour l’emplacement pour le fourgon et pour la très bonne soirée avant de partir. Merci aussi à ceux qui se sont testés et qui ont eu raison de la faire et ne sont donc pas venus… on espère que tout le monde va bien…

Pour la suite nous sommes autonomes mais pour gagner du temps et ne pas risquer d’avoir pendant la nuit un « hello, Polizei, forbiden here for the night ! », nous avons décidé de réserver des emplacements en utilisant le site homecamper. Il s’agit d’un site qui permet de réserver chez des particuliers, moins cher qu’un camping et surtout très sympathique car nous rencontrons (presque) toujours les hôtes, ce qui permet de discuter de leur région, du voyage en cours, …

Nous allons donc jusqu’à Marcheville où Catherine met à disposition les pâtures de ses cheveaux. Elle nous a prévenu dans la journée qu’elle ne pourra pas nous accueillir à cause d’un impératif professionnel, nous nous installons et profitons du calme de ce lieu. Karine part explorer et s’approche d’une cabane en bois qui est dans un coin de la prairie, proche de la clôture qui nous sépare d’un cheval. Elle tombe nez à nez avec l’autre cheval, qui se trouve en fait avec nous et dont Preik va apprendre à apprécier la présence… Douche et dîner sont gérés puis nous partons faire un tour dans la forêt toute proche.

Une bonne nuit et un bon petit déjeuner, nous sommes prêts à avancer ! Un bref passage en Belgique nous permet de retrouver la gestion étonnante de la propreté dans les aires d’autoroute (pour le dire clairement, le restaurateur de l’aire met un panneau pour s’excuser de l’inaction des autorités en charge de la propreté du lieu…le résultat est.. immonde), mais aussi de goûter les frites belges, avec mayo !

Nous continuons via les Pays-Bas puis entrons en Allemagne où, après quelques bouchons, nous rejoignons l’espace mis à disposition par Markus à Rees. L’espace est très agréable, il y a quelques arbres, de l’eau à disposition et possibilité de faire de belles promenades juste à côté, ce que nous faisons dès en arrivant pour dégourdir les pattes de notre Golden, si sage pendant les longues étapes ! Quelques moutons, une cigogne puis la découverte bucolique se transforme en découverte de la pluie locale, qui mouille tout autant que la nôtre ! Nous rentrons donc trempés au fourgon et apprenons à gérer cette météo capricieuse qui sera sans doute notre lot quotidien une fois dans le nord.

Repas, douche, installation des toilettes, la routine du campeur se met doucement en place. Coucher très tôt, lever pas si tôt, nous récupérons de bonnes heures de sommeil dans un lit très confortable (sommier de 140×190 à lattes, matelas mousse classique, le tout installé en largeur dans le fourgon, ce qui laisse 193 cm, parfait pour les 183 cm de Stéphane).

Nous repartons bien reposés le lendemain matin et commençons la journée et croisant un élan, hum non, pas réveillés, et pas assez au nord encore… ça doit être une biche ou un chevreuil…

Nous continuons la route par l’A1, qui passe près de Hambourg puis bifurque vers Travemunde. Les bouchons ou ralentissements sont nombreux, la journée passe doucement et nous arrivons vers 18H30 chez Frauke à Kasseedorf, tout près au nord de Travemunde. L’espace mis à disposition (1 des 2 coins plats du grand terrain) est proche de beaux arbres et nous avons une belle vue sur la campagne, les poules et la belle maison. Nous installons comme les autres jours nos toilettes sèches dans une tente pop up et nous profitons de notre plaque à gaz Cadac, qui se transforme en plancha/grill, pour préparer un bon dîner.

Très bonne nuit et notre hôte nous vend des oeufs et du bon pain pour le petit-déjeuner. Nous prenons notre temps car le quai d’embarquement est tout proche, quelques dizaines de kilomètres. Nous nous renseignons auprès d’un autre couple de campeurs et auprès de Frauke pour savoir où aller passer la journée. Les côtes toutes proches semblent très touristiques, elle nous oriente vers Eutin, petite ville au bord d’un superbe lac au bord duquel se trouve un beau parc. La boule de poils et ses maîtres profitent du lieu, belle marche, belles vues, petit repas (Buritos de falafel que les allemands font très bien) puis sieste sur les hamacs au bord du lac.

Nous parvenons ensuite à trouver des poubelles pour nos déchets quotidiens, puis nous prenons la direction de la côte qui est touristique mais superbe et nous arrivons tôt au « Skandinaviankai » que ceux qui ont pris ce bateau connaissent bien. Des lignes, des guichets fermés, un magasin duty free au bout de la passerelle, rien n’a changé depuis 2017 où nous avions pris ce bateau avec notre BMW 1200 GSA pour nous diriger vers le nord jusqu’à Hamninberg.

Une longue attente commence, ponctuée de discussions avec les autres personnes de la file, de petits tours au duty free, d’écriture et de sauvegarde de photos.

Vers 21h/22h, le bateau arrive et se met en place pour laisser sortir les passager qui arrivent d’Helsinki, hop hop hop, laissez nous la place ! Dans quelques heures tout aura été nettoyé, les cabines seront à nouveau prêtes pour les suivants dont nous faisons partie, dans une cabine où les chiens sont autorisés. Le sauna sera ouvert jusqu’à 4h du matin et pendant la traversée nous pourrons profiter du pont de promenade pour animaux et ensuite des divers buffets de petit dej, brunch et dîner.

Vous pouvez suivre le bateau ici, nous, on sera dedans !

https://www.vesselfinder.com/fr/?imo=9319466

A bientôt pour la suite des aventures, en Finlande…

D-Day

Enfin le grand jour. Ça fait deux ans que j’attends moi…depuis le temps que mes maîtres m’en parlent de la Norvège et oui ils m’ont même appelé Preik référence au Preikestolen, la classe quand même.

Bref suis épuisé…. ça fait deux mois que je me tape le bal des livreurs, tantôt pour l’isolation du fourgon, tantôt pour des autocollants alors je vous dis pas les allers retours au portail histoire de rien louper c’est pas rien. Et puis les après midi entiers au cul du fourgon à vérifier que mes maîtres bossent correctement sur ma niche, faut toujours tout surveiller.

Cette nuit a été bof bof, j’ai dormi en bas dans le garage comme un pauvre malheureux au pied des sacs… ben oui on ne sait jamais : voleurs, les maîtres qui m’oublient, tout peut arriver ! Donc dans le doute j’ai gardé un œil ouvert.

Ce matin 7 heures tapantes suis allé les chercher, ça faisait un moment que je les entendais blablater… bon c’est pas le tout mais moi j’ai mal dormi donc hop un p’tit saut dans leur lit discretos, comme je suis tout blanc je me confonds avec la couette ni vu ni connu…. je dois avoir un effet soporifique car une fois blotti contre eux tout le monde s’est rendormi, bon j’ai quand même gardé ma patounne sur le bras de maîtresse des fois qu’elle se lèverait en traître.

Maître bosse aujourd’hui et Maîtresse termine de remplir Phareweizh. Je supervise l’ensemble de très prêt. Faut rien oublier, surtout mes croquettes, 14 kgs faudrait pas que je meurs de faim là bas.

Mon panier est installé dans ma niche sur roue, mon gros coussin recouvert de ma couverture réfrigérante histoire que je n’ai pas trop chaud. Il y a même un thermomètre connecté qui donne la température de mon dodo, un vrai coq en pâte ou devrais-je dire un golden en pâte.

J’attends !

J’attends le top départ planté devant le fourgon suis ready, passeport à jour, vaccins ok, vermifuge ok !

Go Go Go………….

Préparation du fourgon

Nouveau projet après la moto + tente et le 4×4 avec tente de toit : le fourgon aménagé. Enfin, on devrait dire aménageable dans un premier temps… Nous avons récupéré ce Peugeot Boxer H2L2 bleu dans son jus… au niveau visuel et au niveau olfactif ! Il y avait du boulot !

Première étape : on vide tout, grand nettoyage, on enlève tout ce qui est inutile et on commence à s’approprier l’espace…

Ensuite, isolation avec de l’Armaflex 32mm sur toutes les parois et le sol, en attendant des couches plus fines sur les montants pour éviter les ponts thermiques.

On continue avec l’installation d’un lanterneau / ventilateur…

Reste ensuite à aménager l’intérieur, en prévoyant une belle place pour le transport de Preik (notre Golden Retriever), un lit qui sera validé en transversal après calculs et essais, des tiroirs issus de notre ex aménagement de 4×4, idem pour l’électricité ( chargeur Victron DC DC 12v pour charger quand on roule, chargeur 220V au cas où et chargeur solaire pour les étapes statiques).

Et pour finir, de la déco intérieure et extérieure… (on vous fera la visite du fourgon chargé et opérationnel dans un autre article…)

Départ pour la Norvège dans 4 jours, après 2 ans d’attente…

Good trip Phareweizh

Nous ne pouvions pas te laisser partir sans un dernier hommage. Cela fait déjà quelques semaines que tu as rejoint ton nouveau pilote et le cœur trop serré je n’arrivais pas à te faire mes adieux. Que de temps passé ensemble sur la route. Tu nous as permis de nous surpasser, de réaliser des rêves, de nous faire prendre confiance en nous. Tu nous as donné le goût des autres, du voyage, le vrai, celui qui te fait grandir, qui te fait voir avec des yeux d’enfant.

Le 71° 10′ 16″ nord, 25° 46′ 56″ est restera gravé dans ma mémoire : 10 500 kilomètres parcourus en 4 semaines. Le grall, le fameux Nordkapp ! Cette vive émotion ressentie à l’arrivée d’avoir accompli un rêve, d’être allé jusqu’au bout.

Des milliers de kilomètres parcourus sur notre destrier des temps modernes, par tous les temps, sur toutes les routes. On te laisse entre de bonnes mains. Sacha t’emmènera goûter au sable du désert là où tes roues ne se sont pas encore posées.

Good trip Phareweizh, on suivra tes nouvelles aventures avec bonheur.

Préparation du contrôle technique pour Junior

Après un long we de vadrouille pour fêter le déconfinement, nous sommes de retour au camp de base pour préparer le contrôle technique.

https://www.facebook.com/chateauduvaldarguenon/

Pour le contrôle technique, qui est bien en retard à cause du confinement lié au covid 19, nous devons retirer la cellule. Pas de soucis, le processus est bien rôdé et nous avons justement maintenant un emplacement prévu pour ça dans le jardin. Les 4 boulons sont vites retirés (un sous l’évier, un près du lit, les 2 autres dans les soutes à l’extérieur), puis le câble électrique débranché et hop, nous pouvons monter la cellule sur ses pattes. Les pieds sont intégrés dans la structure de la cellule, faciles à sortir, et un gros cric à manivelle nous a été fourni en même temps que l’ensemble. Il faut donc monter d’un côté, bloquer le niveau, monter de l’autre, etc avec des cales pour monter plus haut et pouvoir sortir le plateau du pickup de sous la cellule. Donc pas de soucis, ça monte puis hop ça sort…

Hop ça sort… oui, mais crac, tiens, petit bruit… ah oui… le câble de la caméra de recul… ça aurait été bien de le débrancher aussi… ce sera à recâbler au moment du remontage… rien de grave.

L’idée ensuite était de rebaisser la cellule au maximum pour éviter qu’elle ne bascule avec le vent. C’est peut-être inutile, ou pas, on ne sait pas, mais en tout cas on le fait. C’est donc reparti avec le gros cric à manivelle… on monte un peu, on descend la goupille, et redescend, on change de côté… Petit à petit elle approche du sol jusqu’à un crac plus violent dans le cric et surtout une descente un peu accélérée… ça se bloque, la goupille tient et l’ensemble reste sur ses pattes… mais nous avons eu peur ! Après examen, le cric est mort, une soudure a lâché (quoi, ça ne tenait qu’avec ce petit point pour lever 800 kg ???).

Comme tout est de travers et qu’il faut continuer, les cerveaux fument pour trouver une solution ! La moins mauvaise à défaut de mieux sera d’empiler des planches et d’y poser un cric de voiture. Le changement de côté est plus long, mais ça marche !

La cellule se retrouve donc stable et bien en bas, nickel ! Reste à enlever le plateau (6 écrous, 1 prise électrique, pas de caméra de recul…), le soulever avec la grue d’atelier, puis mettre à la place la benne. Cette étape (remplacement du plateau par la benne) n’est pas obligatoire pour le contrôle technique mais nous avons besoin du pickup pour d’autres projets (travaux maison), et ça permet au passage un bon lavage du chassis qui n’a pas été lavé en grand depuis l’Islande.

Ah oui, il reste les pare-chocs à remettre en place à l’arrière… une formalité…

Il ne reste plus qu’à prendre RDV pour le CT, en espérant que tout se passe bien (on vous a parlé du voyant abs qui s’allume ???).

Bilan le lendemain : des courbatures partout !!! et Preik (notre Golden retriever), qui ne connaît pas ce drôle d’engin sous cette forme, le gratifie d’une salve d’aboiements à chaque passage…

Le retour

On vous a laissé quand nous étions à Seydisfjordur, prêts à prendre le ferry vers le Danemark. Ça y est, le retour est fait et ce n'est pas rien, même si, comme nous l'avions déjà fait dans l'autre sens, on avait une petite idée de ce qui nous attendait !
4 jours 1/2 de trajet
Il y a donc d'abord eu le ferry. Nous avons retrouvé le Norröna, bateau de Smyril Line, qui fait le trajet entre l'Islande et le Danemark via les îles Féroé. Départ prévu à 20h, embarquement à partir de 18h. Nous nous rendons au terminal plus tôt, le tour de la petite ville portuaire étant fait. L'enregistrement ouvre à 17h, nous faisons valider nos billets et nous installons dans un coin de la salle d'attente. On vient nous chercher avant les autres, pour embarquer notre véhicule un peu hors gabarit dans un coin près des camions. Cette fois-ci nous pouvons embarquer ensemble, pas comme au Danemark où une seule personne était autorisée par véhicule. Nous récupérons nos sacs préparés plus tôt dans la journée, en particulier celui contenant nos provisions (des plats lyophilisés à préparer avec de l'eau chaude), notre petite bouilloire ainsi que notre réserve d'eau. Nous rejoignons notre cabine qui est un petit peu plus grande que celle de l'aller (petite surprise pour nos 10 ans). L'embarquement se poursuit tranquillement, les passagers ne sont pas nombreux. Nous profitons de ce moment encore calme et sans roulis ou tangage pour aller manger au buffet du bateau. Tout le monde est sans doute là à l'heure et l'embarquement efficace car nous partons avec 30 minutes d'avance. Nous sortons un peu sur le pont pour profiter de la superbe vue sur le fjord et nous remplir les yeux d'encore un peu de cette Islande magique que nous sommes en train de quitter.
Le trajet nocturne et la matinée suivante sont assez calmes, la mer est plutôt bonne contrairement à l'aller sur cette portion où nous avions eu des creux de 6 mètres. Nous arrivons aux îles Féroé vers 14h et débarquons pour prendre un repas à terre et faire le tour de Torshavn, que nous trouvons plus vivant que la première fois car la météo est meilleure, les magasins sont ouverts et il y a un peu d'animation. Nous glanons quelques souvenirs, prenons quelques photos et rentrons à notre cabine en attendant le départ.
La phase suivante, du jeudi soir au samedi matin, en passant par la lonnnnngue journée de vendredi, aura été beaucoup plus agitée. La mer, dont on ne nous a pas annoncé l'état exact, arrive à nous envoyer des paquets d'eau dans les fenêtres du 7ème... le bateau bouge et nous, plus beaucoup ! Les rares moments d'agitation consistent en un aller retour vers la salle de bain ou vers la bouilloire et nos provisions. Nous nous occupons en dévorant les James Rollins que nous avons emmené et en commençant le montage de la vidéo du voyage.
Enfin samedi matin le bateau rejoint Hirtshals, tout au nord du Danemark.  Les cabines doivent être libérées à 8h et l'accès aux véhicules autorisé à partir de 9h. Nous concernant il faudra attendre près de 11h pour sortir car il faut vider tous les autres ponts de véhicules pour les remonter (c'est modulaire) et permettre aux quelques engins un peu plus hauts de sortir.
Nous prenons la route vers le sud avec divers arrêts pour l'essence, le café, le repas et avançons au maximum, ce qui nous amène après 1008 km et vers 23h dans la charmante petite ville de Gorinchem. Un vrai dédale de ruelles, ponts, canaux, déviations, nous amène au site repéré sur Park4night, un espace près de la marina. Malheureusement c'est complet et on nous fait bien comprendre qu'il est tard et que nous ne trouverons rien ! Cette ville sera à voir une autre fois, nous reprenons la route pour un site moins urbanisé, en direction d'un parking indiqué dans notre appli. Un premier essai nous amène sur un lieu qui ne semble pas principalement indiqué pour le sommeil, on vous laisse vous faire une idée, mais en tout cas la police qui arrive en face de nous en a une, elle. Nous en profitons pour leur demander où aller, expliquant que nous sommes fatigués de conduire et que tout est fermé. Ils nous indiquent un parking tout proche, que nous rejoignons et nous nous installons après avoir mis en route le chauffage au gaz.
Après une bonne nuit nous rejoignons le premier Mac Do venu pour un petit dej, refaisons le plein et prenons la route. Nous avons fait le choix d'éviter les tronçons à péage donc les portions de 4 voies alternent avec des routes beaucoup plus agréables mais moins rapides car elles traversent divers petits villages.
Lors d'un des derniers arrêts nous nous rendons compte que le voltmètre qui se trouve sur le tableau de bord indique 12 volts. Normal direz-vous pour une batterie de voiture, mais pas quand le moteur tourne et que l'alternateur délivre ses 14 et quelques volts ! Nous vérifions qu'aucune courroie n'est cassée en nous souvenant des bruits louches que nous avions eu déjà en Islande mais que nous avions mis sur le compte du froid. Tout est bien en place, le moteur tourne bien quant à lui et la température de monte pas, mais l'alternateur ne délivre plus rien. Cela explique également le dernier démarrage un peu plus poussif. Il va donc falloir rentrer sans arrêter le moteur, en évitant de trop monter dans les tours au cas où cela vienne quand même de la courroie accessoire qui pourrait être détendue, éviter d'utiliser l'électricité de bord pour ne pas vider la batterie et donc arriver idéalement avant la nuit. Rapide calcul avec le gps qui nous donne l'heure de coucher du soleil, il ne faut pas trainer ! Le trajet se fait avec un œil sur la température moteur et un sur le voltmètre, rien à signaler, nous rejoignons le garage 5 minutes avant le coucher du soleil et sans encombre.
Reste à tout vider et retrouver notre camp de base pour nous remettre de nos émotions et de ces 7460 km dont 3758 en Islande (ouf, on a fait plus de trajet là bas que pour y aller et revenir), trier les photos, finir le montage vidéo, retrouver la famille, les amis, les collègues, retrouver notre douche aussi et un lit confortable, en attendant de se remettre en quête d'un nouveau projet !

De Egilsstadir à Seydisfjordur

Cette fois ça y est, la boucle est bouclée et nous nous retrouvons à notre point de départ, Seydisfjordur, incontournable pour toute personne qui souhaite voyager avec son véhicule en Islande. Les lieux ont un peu changé depuis notre arrivée, la neige est moins présente, au moins sur les routes. Le col pour accéder au village est beaucoup plus praticable. Quand nous sommes arrivés nous étions tout à notre empressement d'aller voir plus loin, plus haut, et nous avons à peine regardé ce fjord qui nous accueillait. Nous prenons cette fois-ci le temps d'aller tout au bout, par une dernière petite piste qui nous permet d'avoir la vue d'ensemble. Nous en profitons pour prendre quelques vues avec le drone et Karine expérimente la conduite sur neige et sur piste, prête à prendre la relève.
De retour au village nous laissons notre véhicule pour un tour à pied. Personne dans les rues, c'est très joli, il y a de superbes maisons qui nous rappellent la Norvège, mais ça nous semble un peu mort en dehors du phoque qui va et vient dans le petit lagon. Nous finissons par trouver le point névralgique de la vie locale : le « Skaftfell Bistro » où nous dégustons une bonne pizza et un café avant de rejoindre l'embarcadère. 
Ce trip nous aura beaucoup marqué, on sent déjà qu'il faudra du temps pour digérer tout ce que nous avons vu dans ce pays, ce que nous y avons vécu. Au fil de ces 16 jours (seulement ? Ça nous paraît si dense pourtant...) et de ces 3758 kilomètres, de toutes ces montées improbables (35519 mètres de dénivelé positif), de ces virages, ces surfaces de terre, graviers, roche, glace, neige, au fil de toutes ces heures passées à admirer le paysage, nous avons découvert un pays où on se sent tout petit, où les éléments ont vraiment un sens et nous rappellent leur force.
Il y a tellement encore à faire ici. Il y a tous ces paysages que nous avons vus avec un relief et un contraste spécifiques à ces périodes enneigées, mais qui doivent se présenter sous un tout autre jour une fois la fonte passée. Les cascades qui étaient gelées et dont on devinait doucement le retour à la vie. Les animaux et les plantes qui se réveillent et vont profiter du printemps qui s'annonce. Il y a aussi le centre, les hauts plateaux. Clairement nos projets vont vers ces fameuses routes F, ces pistes qui mènent dans des lieux inaccessibles et que nous rêverions de découvrir. Pour ça, il faudra revenir...  

De Bakkafjordur à Egilsstadir

Beaucoup d’émotion en écrivant cette très belle avant-dernière journée. Décidément nous sommes gâtés par la météo. Ici on sent que le printemps est déjà arrivé. Nous quittons notre petit camping de bon matin car pour cette fin de voyage nous voulons aller à Borgarfjordur Eystri, « capitale du puffin ». La route est belle et les paysages toujours aussi somptueux. Nous apercevons au loin une route qui serpente dans la montagne, sans doute un col à passer. Vu le beau temps, pas de soucis , nous nous y engageons tout sourire et détendus. La route devient vite une piste. Fastoche, on en a fait plein. Et puis ça monte, ça monte. Bon junior sait le faire. Ha, là, c’était pas prévu, en plus ça devient tout glacé, la route brille de 1000 feux. C’est très joli mais pas quand on est dessus. Vite les pastilles à la menthe (on a pris l’habitude de ces petits bonbons dès qu’on sent que ça se complique). Grosse concentration du chauffeur, les mains transpirent. Virage en épingle et la descente juste derrière . On se demande si ça va le faire. On passe on ne sait pas comment, sans doute de bons pneus, le poids de notre engin et le sang froid du chauffeur.

Junior tient la dragée haute a cette fichue route. Ça glisse mais on tient la trajectoire. Quelques gouttes de sueurs plus tard on est passé la piste redevient sèche. Ha ben non maintenant, c’est la boue, de gros travaux sur la route, c’est gras ça glisse mais c’est sur du plat. On arrive au magnifique village de où nous faisons la pause du midi avant de partir à la falaise aux oiseaux. Nous avions prévu de rester camper ici ce soir mais les bornes électriques sont inaccessibles et le retour doit se faire par la même route car le village est le dernier du fjord. Nous voulons assurer le coup car la météo étant très changeante nous avons peur de rester bloqués et notre ferry est à 20h demain. Nous partons découvrir la falaise aux puffins. Nous arrivons sur un adorable port où quelques bateaux sont amarrés. Nous gravissons une colline où des passerelles ont été aménagées. Il y a des trous partout dans l’herbe. C’est l’endroit où les 10 a 15 000 couples de puffins nichent au printemps. Nous sommes trop tôt dans la saison, nous n’en verrons pas cette fois ci. Une petite cabane d’observation est installée sur le site. Ça doit être génial quand les colonies d’oiseaux sont là. Nous portons notre attention sur des mouettes et restons à les observer un bon moment.

Ce qu’on a vu
Ce qu’on aurait voulu voir (ils sont sortis dès qu’on est parti)

Il faut penser à reprendre la route en sens inverse. C’est avec le cœur lourd que nous repartons. Pas de macareux et fin du périple qui se rapproche. Le passage du col n’est pas mieux dans ce sens et notre vague à l’âme est de courte durée une fois engagé dans la montée. Autres pastilles à la menthe et le sourire revient, bien contents que tout se soit bien passé. Direction Egilsstadir. C’est amusant car c’est dans cette ville que nous nous sommes arrêtés à l’aller et sous la neige. 15 jours se sont écoulés et plus de neige, les routes et trottoirs sont secs. Nous trouvons le camping en travaux, mais ouvert, ce soir nous aurons droit à une douche chaude. Nous déposons Junior et repartons prendre une bière bien méritée en ville. Débriefing sur le voyage. Encore demain pour en profiter un peu, surtout que c’est une date importante pour nous…