De pingeyri à Bordeyri

462 Km aujourd'hui. Grosse journée de roulage pour sortir de la péninsule des grands fjords du Nord. L’Islande fait 1339 km si on en fait le tour par la route « une » et nous sommes déjà rendu à 2 529 km, cherchez l'erreur ! Il nous reste 6 jours de vadrouilles et encore tant de choses à découvrir.
Ce matin c'était plutôt axé sur le poisson. Nous passons devant un grand séchoir où des personnes se préparent pour aller travailler. Nous leur demandons la permission d'aller faire quelques photos. Ici c'est du « cod » que l'on pêche et fait sécher (cabillaud alias morue). C'est impressionnant. En s'approchant de plus près on se rend compte que ce sont juste les têtes qui sèchent. Les employés sont déjà fort occupés, on ne les dérange pas pour leur demander où sont les corps. On cherchera !
Quelques dizaines de mètres plus loin nous nous arrêtons pour trouver  une géocache. Une grande cheminée en brique trône au bord du fjord. Autrefois c'était une station baleinière, port qui servait à la chasse à la baleine. L'un de nous entre dans la cheminée et dégote le petit sac magique, rien à l'intérieur, nous y inscrivons notre nom sur le papier mis à disposition. Nous remettons la cache en place et reprenons la route. 
Au loin nous apercevons un petit trou dans la montagne où une route zigzague, c'est l'entrée du tunnel qui nous amène vers un autre fjord.
Un conseil si vous venez un jour en Islande, faites les fjords du Nord Ouest. Ils sont magnifiques, majestueux. Sans doute une des parties que nous avons préféré. Pas besoin de plus de mots pour les décrire, il faut y aller et serpenter tranquillement, parfois au raz de l'eau, parfois en hauteur et profiter de la vue.
 
Le temps est tristounet aujourd'hui, nuages, pluie mêlée de neige. Ce que nous n'avons toujours pas compris c'est comment les routes peuvent être à ce point sèches et sans neige alors qu'hier elles étaient recouvertes de neige et de glace ?? Les kilomètres défilent et nous faisons une petite pause café à Isafjördur et trouvons une super petite boulangerie dont les gâteaux à la cannelle sont une tuerie.
Nous continuons à redescendre en faisant quelques arrêts photos : séchoirs, bateaux, petit port par-ci, par-là. 
La péninsule passée nous nous engageons sur la route 68 quasi pas bitumée. D'emblée nous attaquons par une côte à 12% couverte de neige et glacée. Mode 4x4 et notre junior fait le boulot. Ça monte dur on n'en voit pas la fin. Une fois au sommet un superbe fjord pointe le bout de son nez, la récompense. 
4368 mètres de dénivelé positif aujourd’hui…
Arrivée ce soir dans un petit village de 26 habitants où nous décidons de rester dormir. Le camping au bord d'un fjord est fermé. Nous appelons sur un numéro et la dame qui s'occupe du camping nous autorise à nous plugger sur une prise électrique et nous fait cadeau de la nuit. Sympa !

Les fjords du Nord-Ouest

Les hésitations ont été nombreuses avant de décider d'un itinéraire pour cette journée. Il fallait prendre en compte le vent, quasi disparu maintenant, la neige sur certaines zones, les routes bloquées, glacées, enneigées ou juste ouvertes. Tous les paramètres mis bout à bout, nous avons décidé de partir à la découverte des fjords du nord ouest, loin des routes touristiques. L'itinéraire de 350 km zigzague au gré des possibilités d'accès. Une chose est sûre, les fjords du nord ouest se méritent, car pas moyen en hiver de faire une boucle, il faut choisir entre la partie sud par la 62 ou, ce que nous faisons, la superbe 61 qui serpente de fjord en fjord. Nous passons Holmavik, joli petit village avec son église perchée, son N1 (station service) et un petit supermarché qui sert le café le moins cher que nous ayons trouvé jusqu'à présent, mais à volonté et avec des oreos 🙂
Nous rejoignons un petit fjord par une route de montagne toute blanche, avec de superbes montées et descentes et surtout à travers les nuages. Les pneus accrochent toujours aussi bien, nous passons à côté des zones d'installation de chaînes sans nous arrêter. 
Nous enchaînons au fil des kilomètres les fjords de Skotufjordur, Hestfjordur, Seudisfjordur, Alftafjordur, … Nous faisons de nombreux arrêts tout au long, pour trouver une géocache perdue près d'un superbe petit pont (surprise, il y a un objet voyageur à l'intérieur, venu des Etats-Unis). Nous faisons 3 arrêts pour « droner », un à côté d'un beau pont près duquel 2 aigles s'envolent à notre arrivée, un pour prendre des vues d'un superbe fjord et un dernier pour rendre une visite la plus courte et discrète possible à une colonie de phoques. Le DJI Mavic Air est vraiment efficace, facile à manier et les options commencent à être mieux utilisées.
Nous arrivons à Isafjordur, la grande ville du nord ouest de l'Islande avec ses 2636 habitants. Nous choisissons de poursuivre directement vers notre destination, sachant que nous ferons tout le chemin en sens inverse pour repartir, ce qui nous laissera le temps demain de voir cette petite ville. Nous poursuivons donc par un tunnel qui a deux aspects étonnants : tout d'abord il contient un embranchement, après 3 km on peut choisir d'aller vers une vallée ou l'autre. Nous prenons à gauche, direction Pingeyri, notre destination du soir. L'autre particularité, outre le fait d'être creusé dans la roche et un peu « brut », est de finir sur la moitié en « single track road », 1 seule voie de circulation, avec des zones de croisement régulières.
Nous ressortons dans le dernier fjord du jour et rejoignons Pingeyri, 260 habitants. Nous arrivons avec un certain doute sur le fait de trouver un camping et plus nous avançons, plus le doute se renforce. Il s'agit de la dernière bourgade avant la fin de la route car la suite n'est ouverte que l'été. Autant dire que les touristes ne sont pas nombreux ici en hiver ! Nous traversons donc le petit bourg, le port et arrivons au niveau de l'église. Nous apercevons devant un édifice qui s'avère être, comme semble-t-il dans toutes les villes et tous les villages, la piscine. Et juste à côté, un panneau indique un camping, si si, au milieu de rien, tout au bout de la route, un camping. Bien sûr on se dit que tout va être fermé mais qu'au moins on pourra stationner sans être dans l'illégalité, vu que le ministre du camping a interdit en 2016 le camping sauvage pour les véhicules aménagés, sauf accord explicite du propriétaire. Hé bien non, il y a des caravanes et des tentes partout, la musique tourne, le DJ est à fond, c'est soirée accueil pour les nouveaux, ici aussi il y a le pôt d'accueil et soirée karaoké ! Hum, ok je m'égare, il n'y a personne bien sûr et c'est tant mieux ! Un écriteau nous indique de s'adresser à la piscine où nous payons notre séjour et où on nous indique une petite maison où se trouvent les services. C'est au final le site le mieux équipé de tout notre trip (on verra la suite...) ! Il y a une grande cuisine chauffée et équipée, avec vue sur les montagnes. Il y a aussi des sanitaires, toujours chauffés par le sol, où nous trouvons une douche fort appréciée.
Nous faisons un petit tour du village pour trouver des œufs et quelques autres courses (il y a tout au N1) puis repassons à la piscine où la dame de l'accueil a eu le temps de vérifier avec la personne qui gère les routes, c'est bel et bien bloqué et ne sera ouvert que fin mars. Nous devrons donc, comme prévu, refaire le trajet en sens inverse pour rejoindre le nord de l'île.
Nous profitons de la cuisine pour se faire un bon petit repas, vider les photos et vidéos des différents appareils (un article sur le matos de prise de vue à venir), admirer le paysage et attendre la nuit pour voir si avec beaucoup de chance nous pourrions observer à nouveau des aurores boréales...