De Hofsos à Husavik

Aujourd’hui, opération « rescue », Junior est devenu le Saint Bernard islandais !

Départ de bonne heure et c’est parti pour une folle journée. Un premier arrêt pour une géocache. Nous nous emmanchons sur une petite route qui mène à un ancien petit port. De grosses plaques de neige et de glace bien épaisse nous font douter du retour. Après quelques recherches, pas moyen de trouver la cache. Va falloir refaire le chemin à l’envers, c’est pas gagné. Première frayeur, la roue arrière de junior glisse dans une grosse ornière, ça passe et ça ne casse pas. Devant nous s’annonce une montée qu’on n’est pas sûre de franchir. Ce serait ballot il n’y a pas d’autre route. Mode première courte et là miracle, le tracteur se met en route et ça monte en douceur. Une bonne nouvelle, on ne restera pas planté là. Un grand merci à Jean-Pierre Fontenay et ses tutos sur la conduite 4×4

Nous reprenons la route et traversons de nombreux tunnels et petites stations de ski. Il y a encore beaucoup de neige. Nous décidons d’aller voir à quoi ressemble une station islandaise. Celle que nous voyons est de petite taille, le bas des pistes se situe à 200m d’altitude.

En repartant nous croisons un islandais en difficulté, il a planté son gros 4×4 sur le bas côté et pas moyen de ressortir. Nous lui proposons notre aide. Sangle kinetic sortie, Junior se met en position. Il dérape dans tous les sens car la route est gelée. Ça ne veut pas sortir. Nous essayons une autre position de manœuvre, le gars accélère et les deux roues avant de son Nissan Navarra creusent et font de grosses ornières. La corde se met en tension et junior nous fait un beau balayage sur le côté, l’embrayage commence à fumer. On arrête tout, trop périlleux. Après quelques gouttes de sueurs nous reprenons la route un peu sous le choc de cette nouvelle expérience et notre islandais part demander de l’aide à un tracteur et cela toujours avec le sourire et de bonne humeur.

Cette aventure nous a donné faim. Nous nous arrêtons dans un super petit resto bar, « Bakkabraedurkaffi ». Soupe de poisson à volonté et de la volonté on en a. Belle petite pause dans cet endroit atypique.

Départ pour une seconde géocache. Nous nous arrêtons sur le petit port de Hjalteyri . Quelques minutes de recherche sur le ponton qui mène à l’embarcadère (sorties baleines) et nous trouvons la cache avec un nain voyageur à l’intérieur qui vient des USA. La boite est endommagée et nous la remplaçons par une boite de café soluble que nous entourons de scotch fluo. Nous la cachons à nouveau et allons faire une petit tour plus loin.

On avance un peu plus sur ce site, le long de la vieille usine désaffectée et nous apercevons un panneau qui semble indiquer quelque chose dans les fonds sous-marins. Un fois que nous avons trouvé la partie en anglais (on ne maîtrise toujours pas l’islandais…), nous comprenons qu’au fond du fjord (c’est la mer) se trouvent plusieurs cheminées formées depuis 11 000 ans par des sources chaudes à 79°C. La plus grande part du fond (à 70 mètres de profondeur) et remonte jusqu’à -16 mètres soit près de 55 mètres de cheminée ! On aperçoit en face du panneau un centre de plongée ou l ‘instructeur PADI est en train de mettre sa combi étanche. Nous amorçons la discussion et celui-ci nous propose de monter voir le petit musée du centre. Il nous explique les différents sites sur place et la formation des cheminées géothermiques de Strytan, unique au monde, qui se trouve tout près de nous. Les minéraux remontent dans la cheminée et au contact de l’eau continuent à faire croître la structure. Il nous montre de nombreuses photos de la vie très riche qui profite de cet oasis sous-marin. Il est ensuite temps pour lui de partir, son matériel de photo est prêt, il rejoint on zodiac et nous laisse devant le centre de plongée où se trouve un jacuzzi géothermique, eau à 40°C, où les plongeurs peuvent venir se détendre ou se réchauffer.

Après cette chouette incursion nous repartons direction la grosse ville du Nord, Akureyri, où nous faisons un tour rapide.

De retour sur le parking des anglais semblent en difficulté avec leur fourgon. Plus de batterie visiblement. Nous sortons les câbles et hop il pourront continuer leur périple aujourd’hui. Décidément c’est une journée rescue !

Nous prenons maintenant la route direction les cascades de Godafoss et Geitafoss. Une pure merveille dans son écrin de neige. Le temps est magnifique et les reflets du soleil nous permettent de faire de belles photos. Le drone fait un petit tour du côté droit de la cascade et du coté gauche, la totale. Nous restons 1h30 sur le site, c’est magnifique. Juste une petite parenthèse et notre coup de gueule du jour. A Godafoss nous avons eu les tripes retournées quand nous avons vu des inconscients s’approcher du bord pour un selfie ou pour « la photo ». Franchement risquer sa vie pour un cliché c’est complètement stupide. Le principal c’est ce que l’on voit avec ses yeux et avec son cœur.

La journée est bien avancée et il faut trouver un lieu pour la nuit. Nous arrivons à Husavik où le camping est fermé pour l’hiver. Nous essayons les bornes électriques et yes, ça fonctionne ! Demain une autre aventure commence, nous partirons à la découverte du « cercle de diamants ».

De pingeyri à Bordeyri

462 Km aujourd'hui. Grosse journée de roulage pour sortir de la péninsule des grands fjords du Nord. L’Islande fait 1339 km si on en fait le tour par la route « une » et nous sommes déjà rendu à 2 529 km, cherchez l'erreur ! Il nous reste 6 jours de vadrouilles et encore tant de choses à découvrir.
Ce matin c'était plutôt axé sur le poisson. Nous passons devant un grand séchoir où des personnes se préparent pour aller travailler. Nous leur demandons la permission d'aller faire quelques photos. Ici c'est du « cod » que l'on pêche et fait sécher (cabillaud alias morue). C'est impressionnant. En s'approchant de plus près on se rend compte que ce sont juste les têtes qui sèchent. Les employés sont déjà fort occupés, on ne les dérange pas pour leur demander où sont les corps. On cherchera !
Quelques dizaines de mètres plus loin nous nous arrêtons pour trouver  une géocache. Une grande cheminée en brique trône au bord du fjord. Autrefois c'était une station baleinière, port qui servait à la chasse à la baleine. L'un de nous entre dans la cheminée et dégote le petit sac magique, rien à l'intérieur, nous y inscrivons notre nom sur le papier mis à disposition. Nous remettons la cache en place et reprenons la route. 
Au loin nous apercevons un petit trou dans la montagne où une route zigzague, c'est l'entrée du tunnel qui nous amène vers un autre fjord.
Un conseil si vous venez un jour en Islande, faites les fjords du Nord Ouest. Ils sont magnifiques, majestueux. Sans doute une des parties que nous avons préféré. Pas besoin de plus de mots pour les décrire, il faut y aller et serpenter tranquillement, parfois au raz de l'eau, parfois en hauteur et profiter de la vue.
 
Le temps est tristounet aujourd'hui, nuages, pluie mêlée de neige. Ce que nous n'avons toujours pas compris c'est comment les routes peuvent être à ce point sèches et sans neige alors qu'hier elles étaient recouvertes de neige et de glace ?? Les kilomètres défilent et nous faisons une petite pause café à Isafjördur et trouvons une super petite boulangerie dont les gâteaux à la cannelle sont une tuerie.
Nous continuons à redescendre en faisant quelques arrêts photos : séchoirs, bateaux, petit port par-ci, par-là. 
La péninsule passée nous nous engageons sur la route 68 quasi pas bitumée. D'emblée nous attaquons par une côte à 12% couverte de neige et glacée. Mode 4x4 et notre junior fait le boulot. Ça monte dur on n'en voit pas la fin. Une fois au sommet un superbe fjord pointe le bout de son nez, la récompense. 
4368 mètres de dénivelé positif aujourd’hui…
Arrivée ce soir dans un petit village de 26 habitants où nous décidons de rester dormir. Le camping au bord d'un fjord est fermé. Nous appelons sur un numéro et la dame qui s'occupe du camping nous autorise à nous plugger sur une prise électrique et nous fait cadeau de la nuit. Sympa !