De Bordeyri à Hofsos

Encore une journée exceptionnelle. Nous sommes tombés amoureux du Nord. C’est splendide ! Départ de bonne heure par moins 6 degrés, frisquet mais le temps est ensoleillé. Nous démarrons donc la journée plein d’enthousiasme comme d’habitude. Qu’allons nous découvrir dans ces fameuses terres du nord qui nous ont tant fait rêver ? Direction la péninsule de Vatnsnes. Notre premier arrêt sera la fabrique de vêtements en laine de Hvammstangi. A peine entrés nous sommes pris en charge par une dame qui nous propose de faire le tour du propriétaire. On ne se fait pas prier. Elle nous montre toutes les machines et nous avons droit une visite guidée et commentée. Elle nous explique tout le processus qui va du tissage des motifs à base de laine d’Islande, au lavage, brossage (en 2 phases dont la première avec des plantes d’Espagne), séchage, découpage et assemblage. Nous lui demandons si nous pouvons faire des photos ce qu’elle accepte avec gentillesse. A la fin de la visite elle nous offre deux petit morceaux de couverture en laine dont le motif est un puffin.

Nous reprenons notre route tous heureux de cette découverte. Quelques kilomètres plus loin ce sont des phoques qui nous font de l’œil.

Petite photo et hop c’est reparti pour 2 km où nous faisons un long arrêt pour savourer la gentillesse des chevaux islandais. Nous faisons le plein de câlins, que du bonheur.

La route traverse les plaines bordées de fermes. C’est dans le nord que se trouvent les exploitations et les moutons. Nous ne les verrons pas car on nous a expliqué qu’ils restaient dans les étables jusqu’à fin avril début mai. Par contre nous découvrons sur une des plages un enclos de triage compartimenté, où chaque propriétaire a sa zone. Le tri se fait en septembre après le rapatriement à cheval des moutons.

Au fil des virolos nous arrivons sur le fameux Troll figé « Hvitserkur » qui fut pétrifié par le soleil alors qu’il lançait des pierres sur le monastère de Pingeyrar. C’est un bloc de basalte de 15 mètres de hauteur. Encore une belle opportunité pour faire tourner le drone et ramener de belles images.

A quelques centaines de mètres de là nous apercevons une colonie de phoque impressionnante. Ils sont des dizaines. Une partie se trouve sur une bande de sable noir tandis que l’autre donne l’impression que les animaux sont en suspension sur l’eau. De loin nous avions l’impression de voir des morceaux de bois flotté. Merveilleux, époustouflant, magique. Nous les entendons grogner au loin. Nous nous mettons près de l’eau en tapotant celle-ci. Deux d’entre eux curieux s’approchent pour voir ce que nous faisons . Wouahhhhh ! Quelle chance nous avons d’autant que le paysage est à couper le souffle. Difficile de repartir alors nous décidons de pique niquer sur une table mise à disposition, histoire d’en profiter encore un peu.

La route 711 nous balade, nous secoue dans tous les sens. Merci Old man Emeu (OME, nos amortisseurs). Ça grimpe, ça glisse, un vrai champ de mines mais junior courageux fait face. Enfin la N1 à l’horizon et petit moment de répit pour le chauffeur qui transpire à nouveau des mains.

Petit arrêt à Glaumbaer, ferme du 11e siècle en tourbe.

Nous repartons après quelques clichés et tombons par hasard sur l’église de Grafarkirkja. A voir, c’est vraiment très joli.

Il est temps pour nous de trouver un endroit pour la nuit et nous arrivons dans la ville de Hofsos où comme d’habitude le camping est fermé. Nous demandons à la supérette si nous pouvons nous y installer et ça ne pose pas de problème. Les bornes électriques fonctionnent. Par contre pas de douche donc petit tour à la piscine municipale dont le bassin donne sur le fjord et la montagne en toile de fond, juste superbe pour une bourgade de 190 habitants. En Islande tous les villages ont semble-t-il leur piscine !!! ha oui deux choses : ouvert le week-end 11h/16 h et tout le reste de la semaine 7h-13h et 17h-20h. Pour la douche dans les piscines islandaise il faut juste savoir qu’on ne prend jamais sa douche en maillot de bain et les douches sont communes. Une pancarte explique les zones ou il faut bien se nettoyer et tout cela sous l’œil vigilant parfois de dame piscine. Aujourd’hui on nous a fait confiance pas de surveillance. Ouf !

Les fjords du Nord-Ouest

Les hésitations ont été nombreuses avant de décider d'un itinéraire pour cette journée. Il fallait prendre en compte le vent, quasi disparu maintenant, la neige sur certaines zones, les routes bloquées, glacées, enneigées ou juste ouvertes. Tous les paramètres mis bout à bout, nous avons décidé de partir à la découverte des fjords du nord ouest, loin des routes touristiques. L'itinéraire de 350 km zigzague au gré des possibilités d'accès. Une chose est sûre, les fjords du nord ouest se méritent, car pas moyen en hiver de faire une boucle, il faut choisir entre la partie sud par la 62 ou, ce que nous faisons, la superbe 61 qui serpente de fjord en fjord. Nous passons Holmavik, joli petit village avec son église perchée, son N1 (station service) et un petit supermarché qui sert le café le moins cher que nous ayons trouvé jusqu'à présent, mais à volonté et avec des oreos 🙂
Nous rejoignons un petit fjord par une route de montagne toute blanche, avec de superbes montées et descentes et surtout à travers les nuages. Les pneus accrochent toujours aussi bien, nous passons à côté des zones d'installation de chaînes sans nous arrêter. 
Nous enchaînons au fil des kilomètres les fjords de Skotufjordur, Hestfjordur, Seudisfjordur, Alftafjordur, … Nous faisons de nombreux arrêts tout au long, pour trouver une géocache perdue près d'un superbe petit pont (surprise, il y a un objet voyageur à l'intérieur, venu des Etats-Unis). Nous faisons 3 arrêts pour « droner », un à côté d'un beau pont près duquel 2 aigles s'envolent à notre arrivée, un pour prendre des vues d'un superbe fjord et un dernier pour rendre une visite la plus courte et discrète possible à une colonie de phoques. Le DJI Mavic Air est vraiment efficace, facile à manier et les options commencent à être mieux utilisées.
Nous arrivons à Isafjordur, la grande ville du nord ouest de l'Islande avec ses 2636 habitants. Nous choisissons de poursuivre directement vers notre destination, sachant que nous ferons tout le chemin en sens inverse pour repartir, ce qui nous laissera le temps demain de voir cette petite ville. Nous poursuivons donc par un tunnel qui a deux aspects étonnants : tout d'abord il contient un embranchement, après 3 km on peut choisir d'aller vers une vallée ou l'autre. Nous prenons à gauche, direction Pingeyri, notre destination du soir. L'autre particularité, outre le fait d'être creusé dans la roche et un peu « brut », est de finir sur la moitié en « single track road », 1 seule voie de circulation, avec des zones de croisement régulières.
Nous ressortons dans le dernier fjord du jour et rejoignons Pingeyri, 260 habitants. Nous arrivons avec un certain doute sur le fait de trouver un camping et plus nous avançons, plus le doute se renforce. Il s'agit de la dernière bourgade avant la fin de la route car la suite n'est ouverte que l'été. Autant dire que les touristes ne sont pas nombreux ici en hiver ! Nous traversons donc le petit bourg, le port et arrivons au niveau de l'église. Nous apercevons devant un édifice qui s'avère être, comme semble-t-il dans toutes les villes et tous les villages, la piscine. Et juste à côté, un panneau indique un camping, si si, au milieu de rien, tout au bout de la route, un camping. Bien sûr on se dit que tout va être fermé mais qu'au moins on pourra stationner sans être dans l'illégalité, vu que le ministre du camping a interdit en 2016 le camping sauvage pour les véhicules aménagés, sauf accord explicite du propriétaire. Hé bien non, il y a des caravanes et des tentes partout, la musique tourne, le DJ est à fond, c'est soirée accueil pour les nouveaux, ici aussi il y a le pôt d'accueil et soirée karaoké ! Hum, ok je m'égare, il n'y a personne bien sûr et c'est tant mieux ! Un écriteau nous indique de s'adresser à la piscine où nous payons notre séjour et où on nous indique une petite maison où se trouvent les services. C'est au final le site le mieux équipé de tout notre trip (on verra la suite...) ! Il y a une grande cuisine chauffée et équipée, avec vue sur les montagnes. Il y a aussi des sanitaires, toujours chauffés par le sol, où nous trouvons une douche fort appréciée.
Nous faisons un petit tour du village pour trouver des œufs et quelques autres courses (il y a tout au N1) puis repassons à la piscine où la dame de l'accueil a eu le temps de vérifier avec la personne qui gère les routes, c'est bel et bien bloqué et ne sera ouvert que fin mars. Nous devrons donc, comme prévu, refaire le trajet en sens inverse pour rejoindre le nord de l'île.
Nous profitons de la cuisine pour se faire un bon petit repas, vider les photos et vidéos des différents appareils (un article sur le matos de prise de vue à venir), admirer le paysage et attendre la nuit pour voir si avec beaucoup de chance nous pourrions observer à nouveau des aurores boréales...