Réveil ce matin par un superbe beau temps, nous nous préparons tranquillement et partons du camping à 9H30 pour rejoindre le site qui nous intrigue depuis la veille : Hverarönd. Il s'agit d'un site géothermique très actif où on peut se promener entouré de fumerolles et de marmites bouillonnantes, on a vraiment l'impression d'être sur mars vu la couleur du sol ! Nous nous promenons tout en prenant conscience de la puissance des éléments qui se situent sous nos pieds, c'est très impressionnant ! Il n'y a pas de geyser qui crache comme dans le sud à Geysir, mais le site est beaucoup plus sauvage et moins fréquenté. Nous prenons quelques vues aériennes pour mieux prendre conscience de l'ampleur du site.
Nous poursuivons ensuite notre route vers la centrale électrique Kröflustöd qui produit de l'énergie grâce à la géothermie. La route est trop gelée pour poursuivre au delà vers le cratère de Krafla Viti, nous montons à pied pour rejoindre un lac qui semble superbe, bleu. La vue est magnifique mais le lac malheureusement gelé.
Nous reprenons la route 1 et guettons ensuite sur notre gauche la 864 qui mène vers la cascade de Dettifoss. La route est normalement bloquée mais nous voulons vérifier au passage. Environ 10 km avant cette route nous apercevons, sur une autre petite route perpendiculaire, une petite voiture plantée dans la neige. Junior ne peut pas laisser passer une occasion de se rendre utile, nous allons donc voir ce qui se passe. Le couple d'allemands a tenté un passage avec une voiture 2 roues motrices dans une épaisseur de neige assez improbable. Nous pensons d'abord les tracter avec la corde, mais leur voiture ne présente aucun point d'accroche à l'arrière. Plan B : les plaques de désensablement, qui fonctionnent pour la neige également. Une petite séance de pelletage pour bien dégager les 2 roues motrices et placer les plaques sous les pneus et après quelques essais, c'est parti ! Les voilà sortis d'affaire ! Nous voyons 2 énormes 4x4 à grosses roues comme seuls les islandais savent les faire passer par le même chemin, sans aucun problème bien entendu !
La route de Dettifoss, un peu plus loin, est bel et bien bloquée, nous poursuivons donc sur la 1 qui se recouvre de neige sous l'effet du vent puis d'une bonne couche de glace, ce qui nous oblige à nettement ralentir l'allure et à passer en 4 roues motrices pour stabiliser un peu mieux nos trajectoires et arrêter de glisser sous l'effet du mélange entre glace, neige et bouillasse de neige fondue... Bref, nous rejoignons prudemment la route 85 qui remonte vers le Nord-Est, devient sur de larges portions une piste et nous amène à Porshofn, sur la péninsule de Langanes. Nous y faisons le plein et nous mettons en quête du camping, ouvert ou pas. Nous le trouvons mais c'est en travaux, difficile d'accès et le vent, prévu très fort dans le sud, se renforce également sur ce versant. Nous décidons de repartir vers Bakkafjordur, 50 km plus tôt mais sur un fjord moins exposé. Le camping est là aussi fermé mais nous trouvons rapidement comment rejoindre un espace relativement protégé du vent et, par chance, doté d'une borne électrique activée. Bien que nous soyons autonomes sans électricité en utilisant notre chauffage au gaz, nous continuons à privilégier l'électricité pour ne pas finir notre 2ème bouteille de gaz avant la fin du séjour.
La nuit arrive, petit coup d'oeil à l'appli « Northern Eye Aurora Forecast » qui nous donne le pourcentage de chances de voir des aurores à l'emplacement où nous sommes, pour le moment 12%, pas terrible. Les prévisions sont meilleures vers 1 ou 2 heures du matin, idem pour la couverture nuageuse d'après le site « en.vedur.is », on verra plus tard si on a de la chance !
Aujourd’hui, opération « rescue »,
Junior est devenu le Saint Bernard islandais !
Départ de bonne heure et c’est parti pour une folle journée. Un premier arrêt pour une géocache. Nous nous emmanchons sur une petite route qui mène à un ancien petit port. De grosses plaques de neige et de glace bien épaisse nous font douter du retour. Après quelques recherches, pas moyen de trouver la cache. Va falloir refaire le chemin à l’envers, c’est pas gagné. Première frayeur, la roue arrière de junior glisse dans une grosse ornière, ça passe et ça ne casse pas. Devant nous s’annonce une montée qu’on n’est pas sûre de franchir. Ce serait ballot il n’y a pas d’autre route. Mode première courte et là miracle, le tracteur se met en route et ça monte en douceur. Une bonne nouvelle, on ne restera pas planté là. Un grand merci à Jean-Pierre Fontenay et ses tutos sur la conduite 4×4…
Nous reprenons la route et traversons de nombreux tunnels et petites stations de ski. Il y a encore beaucoup de neige. Nous décidons d’aller voir à quoi ressemble une station islandaise. Celle que nous voyons est de petite taille, le bas des pistes se situe à 200m d’altitude.
En repartant nous croisons un islandais en difficulté, il a planté son gros 4×4 sur le bas côté et pas moyen de ressortir. Nous lui proposons notre aide. Sangle kinetic sortie, Junior se met en position. Il dérape dans tous les sens car la route est gelée. Ça ne veut pas sortir. Nous essayons une autre position de manœuvre, le gars accélère et les deux roues avant de son Nissan Navarra creusent et font de grosses ornières. La corde se met en tension et junior nous fait un beau balayage sur le côté, l’embrayage commence à fumer. On arrête tout, trop périlleux. Après quelques gouttes de sueurs nous reprenons la route un peu sous le choc de cette nouvelle expérience et notre islandais part demander de l’aide à un tracteur et cela toujours avec le sourire et de bonne humeur.
Cette aventure nous a donné faim. Nous nous arrêtons dans un super petit resto bar, « Bakkabraedurkaffi ». Soupe de poisson à volonté et de la volonté on en a. Belle petite pause dans cet endroit atypique.
Départ pour une seconde géocache. Nous nous arrêtons sur le petit port de Hjalteyri . Quelques minutes de recherche sur le ponton qui mène à l’embarcadère (sorties baleines) et nous trouvons la cache avec un nain voyageur à l’intérieur qui vient des USA. La boite est endommagée et nous la remplaçons par une boite de café soluble que nous entourons de scotch fluo. Nous la cachons à nouveau et allons faire une petit tour plus loin.
On avance un peu plus sur ce site, le long de la vieille usine désaffectée et nous apercevons un panneau qui semble indiquer quelque chose dans les fonds sous-marins. Un fois que nous avons trouvé la partie en anglais (on ne maîtrise toujours pas l’islandais…), nous comprenons qu’au fond du fjord (c’est la mer) se trouvent plusieurs cheminées formées depuis 11 000 ans par des sources chaudes à 79°C. La plus grande part du fond (à 70 mètres de profondeur) et remonte jusqu’à -16 mètres soit près de 55 mètres de cheminée ! On aperçoit en face du panneau un centre de plongée ou l ‘instructeur PADI est en train de mettre sa combi étanche. Nous amorçons la discussion et celui-ci nous propose de monter voir le petit musée du centre. Il nous explique les différents sites sur place et la formation des cheminées géothermiques de Strytan, unique au monde, qui se trouve tout près de nous. Les minéraux remontent dans la cheminée et au contact de l’eau continuent à faire croître la structure. Il nous montre de nombreuses photos de la vie très riche qui profite de cet oasis sous-marin. Il est ensuite temps pour lui de partir, son matériel de photo est prêt, il rejoint on zodiac et nous laisse devant le centre de plongée où se trouve un jacuzzi géothermique, eau à 40°C, où les plongeurs peuvent venir se détendre ou se réchauffer.
Après cette chouette incursion nous repartons direction la grosse ville du Nord, Akureyri, où nous faisons un tour rapide.
De retour sur le parking des anglais semblent en difficulté avec leur
fourgon. Plus de batterie visiblement. Nous sortons les câbles et hop il
pourront continuer leur périple aujourd’hui. Décidément c’est une
journée rescue !
Nous prenons maintenant la route direction les cascades de Godafoss et Geitafoss. Une pure merveille dans son écrin de neige. Le temps est magnifique et les reflets du soleil nous permettent de faire de belles photos. Le drone fait un petit tour du côté droit de la cascade et du coté gauche, la totale. Nous restons 1h30 sur le site, c’est magnifique. Juste une petite parenthèse et notre coup de gueule du jour. A Godafoss nous avons eu les tripes retournées quand nous avons vu des inconscients s’approcher du bord pour un selfie ou pour « la photo ». Franchement risquer sa vie pour un cliché c’est complètement stupide. Le principal c’est ce que l’on voit avec ses yeux et avec son cœur.
La journée est bien avancée et il
faut trouver un lieu pour la nuit. Nous arrivons à Husavik où le
camping est fermé pour l’hiver. Nous essayons les bornes électriques
et yes, ça fonctionne ! Demain une autre aventure commence,
nous partirons à la découverte du « cercle de diamants ».
Encore une journée exceptionnelle. Nous sommes tombés amoureux du Nord. C’est splendide ! Départ de bonne heure par moins 6 degrés, frisquet mais le temps est ensoleillé. Nous démarrons donc la journée plein d’enthousiasme comme d’habitude. Qu’allons nous découvrir dans ces fameuses terres du nord qui nous ont tant fait rêver ? Direction la péninsule de Vatnsnes. Notre premier arrêt sera la fabrique de vêtements en laine de Hvammstangi. A peine entrés nous sommes pris en charge par une dame qui nous propose de faire le tour du propriétaire. On ne se fait pas prier. Elle nous montre toutes les machines et nous avons droit une visite guidée et commentée. Elle nous explique tout le processus qui va du tissage des motifs à base de laine d’Islande, au lavage, brossage (en 2 phases dont la première avec des plantes d’Espagne), séchage, découpage et assemblage. Nous lui demandons si nous pouvons faire des photos ce qu’elle accepte avec gentillesse. A la fin de la visite elle nous offre deux petit morceaux de couverture en laine dont le motif est un puffin.
Nous reprenons notre route tous heureux de cette découverte. Quelques kilomètres plus loin ce sont des phoques qui nous font de l’œil.
Petite photo et hop c’est reparti pour 2 km où nous faisons un long arrêt pour savourer la gentillesse des chevaux islandais. Nous faisons le plein de câlins, que du bonheur.
La route traverse les plaines bordées de fermes. C’est dans le nord que se trouvent les exploitations et les moutons. Nous ne les verrons pas car on nous a expliqué qu’ils restaient dans les étables jusqu’à fin avril début mai. Par contre nous découvrons sur une des plages un enclos de triage compartimenté, où chaque propriétaire a sa zone. Le tri se fait en septembre après le rapatriement à cheval des moutons.
Au fil des virolos nous arrivons sur le fameux Troll figé « Hvitserkur » qui fut pétrifié par le soleil alors qu’il lançait des pierres sur le monastère de Pingeyrar. C’est un bloc de basalte de 15 mètres de hauteur. Encore une belle opportunité pour faire tourner le drone et ramener de belles images.
A quelques centaines de mètres de là nous apercevons une colonie de phoque impressionnante. Ils sont des dizaines. Une partie se trouve sur une bande de sable noir tandis que l’autre donne l’impression que les animaux sont en suspension sur l’eau. De loin nous avions l’impression de voir des morceaux de bois flotté. Merveilleux, époustouflant, magique. Nous les entendons grogner au loin. Nous nous mettons près de l’eau en tapotant celle-ci. Deux d’entre eux curieux s’approchent pour voir ce que nous faisons . Wouahhhhh ! Quelle chance nous avons d’autant que le paysage est à couper le souffle. Difficile de repartir alors nous décidons de pique niquer sur une table mise à disposition, histoire d’en profiter encore un peu.
La route 711 nous balade, nous secoue dans tous les sens. Merci Old man Emeu (OME, nos amortisseurs). Ça grimpe, ça glisse, un vrai champ de mines mais junior courageux fait face. Enfin la N1 à l’horizon et petit moment de répit pour le chauffeur qui transpire à nouveau des mains.
Petit arrêt à Glaumbaer, ferme du 11e siècle en tourbe.
Nous repartons après quelques clichés et tombons par hasard sur l’église de Grafarkirkja. A voir, c’est vraiment très joli.
Il est temps pour nous de trouver un endroit pour la nuit et nous arrivons dans la ville de Hofsos où comme d’habitude le camping est fermé. Nous demandons à la supérette si nous pouvons nous y installer et ça ne pose pas de problème. Les bornes électriques fonctionnent. Par contre pas de douche donc petit tour à la piscine municipale dont le bassin donne sur le fjord et la montagne en toile de fond, juste superbe pour une bourgade de 190 habitants. En Islande tous les villages ont semble-t-il leur piscine !!! ha oui deux choses : ouvert le week-end 11h/16 h et tout le reste de la semaine 7h-13h et 17h-20h. Pour la douche dans les piscines islandaise il faut juste savoir qu’on ne prend jamais sa douche en maillot de bain et les douches sont communes. Une pancarte explique les zones ou il faut bien se nettoyer et tout cela sous l’œil vigilant parfois de dame piscine. Aujourd’hui on nous a fait confiance pas de surveillance. Ouf !
462 Km aujourd'hui. Grosse journée de roulage pour sortir de la péninsule des grands fjords du Nord. L’Islande fait 1339 km si on en fait le tour par la route « une » et nous sommes déjà rendu à 2 529 km, cherchez l'erreur ! Il nous reste 6 jours de vadrouilles et encore tant de choses à découvrir.
Ce matin c'était plutôt axé sur le poisson. Nous passons devant un grand séchoir où des personnes se préparent pour aller travailler. Nous leur demandons la permission d'aller faire quelques photos. Ici c'est du « cod » que l'on pêche et fait sécher (cabillaud alias morue). C'est impressionnant. En s'approchant de plus près on se rend compte que ce sont juste les têtes qui sèchent. Les employés sont déjà fort occupés, on ne les dérange pas pour leur demander où sont les corps. On cherchera !
Quelques dizaines de mètres plus loin nous nous arrêtons pour trouver une géocache. Une grande cheminée en brique trône au bord du fjord. Autrefois c'était une station baleinière, port qui servait à la chasse à la baleine. L'un de nous entre dans la cheminée et dégote le petit sac magique, rien à l'intérieur, nous y inscrivons notre nom sur le papier mis à disposition. Nous remettons la cache en place et reprenons la route.
Au loin nous apercevons un petit trou dans la montagne où une route zigzague, c'est l'entrée du tunnel qui nous amène vers un autre fjord.
Un conseil si vous venez un jour en Islande, faites les fjords du Nord Ouest. Ils sont magnifiques, majestueux. Sans doute une des parties que nous avons préféré. Pas besoin de plus de mots pour les décrire, il faut y aller et serpenter tranquillement, parfois au raz de l'eau, parfois en hauteur et profiter de la vue.
Le temps est tristounet aujourd'hui, nuages, pluie mêlée de neige. Ce que nous n'avons toujours pas compris c'est comment les routes peuvent être à ce point sèches et sans neige alors qu'hier elles étaient recouvertes de neige et de glace ?? Les kilomètres défilent et nous faisons une petite pause café à Isafjördur et trouvons une super petite boulangerie dont les gâteaux à la cannelle sont une tuerie.
Nous continuons à redescendre en faisant quelques arrêts photos : séchoirs, bateaux, petit port par-ci, par-là.
La péninsule passée nous nous engageons sur la route 68 quasi pas bitumée. D'emblée nous attaquons par une côte à 12% couverte de neige et glacée. Mode 4x4 et notre junior fait le boulot. Ça monte dur on n'en voit pas la fin. Une fois au sommet un superbe fjord pointe le bout de son nez, la récompense.
4368 mètres de dénivelé positif aujourd’hui…
Arrivée ce soir dans un petit village de 26 habitants où nous décidons de rester dormir. Le camping au bord d'un fjord est fermé. Nous appelons sur un numéro et la dame qui s'occupe du camping nous autorise à nous plugger sur une prise électrique et nous fait cadeau de la nuit. Sympa !